Hypnothérapeute

L'hypnose, de la magie ?
J’ai peur de me faire hypnotiser, c’est quoi l’hypnose ?
L’hypnose thérapeutique n’a rien à voir avec l’hypnose de spectacle, l’objectif étant tout à fait différent. Le thérapeute ne cherche pas à se montrer spectaculaire mais à « ouvrir le champs de vos possibles ».
Lors d’une séance d’hypnose, vous ne perdez pas tout à fait le contrôle de votre volonté car votre inconscient reste vigilant aux paroles du thérapeute et vous protège comme lorsque vous rêvez. L’hypnose est un état d’éveil modifié, ce n’est pas un état d’endormissement. Pendant que le thérapeute parle, le sujet hypnotisé se détache ainsi de ses paroles pour se tourner vers son propre ressenti interne, mais si le thérapeute dit ou fait quelque chose d' »anormal », alors le patient revient à lui.
Au cours d’une séance, il est d’ailleurs tout à fait normal d’effectuer des va-et-vient entre une transe légère et profonde.
Au niveau du ressenti, le vécu de la transe est un peu comme lorsque vous écoutez un long discours qui ne vous intéresse pas vraiment et que vous êtes « ailleurs » alors que votre corps reste présent. C’est une sensation agréable qui n’est aucunement dangereuse. C’est d’ailleurs une sensation dont vous avez très probablement déjà fait l’expérience.
Pour mieux comprendre l’hypnose
Comment l’hypnose agit-elle ?
Vous avez certainement entendu parler de l’hypnose, cet état de sommeil éveillé, dans lequel la personne semble plus influençable. Mais comment fonctionne cette méthode ? Dans quels cas peut-on y avoir recours ?
Il existe deux écoles en matière d’hypnose :
- La première, traditionnelle est très directive. La personne face à l’hypnotiseur entend des injonctions verbales, visuelles et corporelles. Pratiquée jusqu’à Freud, cette technique part du postulat suivant : si l’on suggère à un patient de guérir, il peut guérir. Aujourd’hui encore, les hypnotiseurs de spectacle qui s’amusent à endormir une salle entière, relèvent de cette école.
- La deuxième, l’hypnose Ericksonniene (celle que nous pratiquons), sollicite une participation plus active du patient. Il s’agit plus d’un état de profonde relaxation, pendant lequel le patient va pouvoir mobiliser toutes ses ressources. Le thérapeute utilise des métaphores, pour guider l’inconscient du sujet et l’amener à trouver lui-même les solutions à ses problèmes.
En fait, dans les deux cas, le praticien va parler directement à votre inconscient, mais attention, nous ne parlons pas ici d’inconscient freudien, mais d’un inconscient plus biologique. Cet inconscient correspond au fonctionnement de l’hémisphère droit du cerveau. Celui qui fonctionne plus avec des images qu’avec des mots et qui s’exprime au travers de nos rêves, intuitions, émotions… Il se manifeste, de manière spontanée entre autres, pendant les périodes de sommeil, sous forme de rêves.
La conscience quant à elle, se caractérise par notre état de vigilance au quotidien. C’est elle qui nous permet de raisonner, de comprendre les choses que nous voyons, entendons, etc. Lorsque nous sommes pleinement réveillés, c’est l’hémisphère gauche de notre cerveau qui domine l’hémisphère droit.
Pour accéder à cet inconscient, l’hypnothérapeute provoque un état spécifique que nous appelons transe. Mais attention, nous ne parlons pas de transe spectaculaire comme on peut en voir parfois. Pas de convulsions, pas de perte totale de votre propre contrôle. Non, l’état de transe est beaucoup moins spectaculaire et plus anodin que ça. En fait, vous le ressentez tous les jours et même probablement plusieurs fois par jour, sans même vous en rendre compte. L’état de transe désigne tout simplement ce moment où votre attention est totalement focalisée sur un point précis, au point d’en oublier tout ce qui vous entoure. Ce peut être le cas, par exemple, lorsque vous êtes absorbé dans la lecture de votre roman. Le rôle de l’hypnothérapeute est donc de vous aider à vous focaliser sur un point précis, que vous aurez au préalable déterminé ensemble. Plus votre état de transe est profond, plus il sera facile d’accéder à votre inconscient.
D’où vient l’hypnose ?
A première vue, on pourrait croire qu’il s’agit de l’une de ces thérapies modernes, détrompez-vous : l’hypnose et l’hypnothérapie existent depuis des siècles. Bien sûr, les techniques ont évolué. Mais cela fait bien longtemps que l’être humain essaie de stimuler son inconscient pour surmonter ses difficultés.
Difficile de dater l’apparition de l’hypnose mais l’on sait que des civilisations aussi vieilles que celles de l’Egypte ancienne tentaient déjà de mettre à profit cet état de transe. Plus tard, dans l’Histoire contemporaine, les hypnotiseurs étaient le plus souvent des médecins ou des psychiatres. Contrairement à aujourd’hui, où le patient est au cœur de la séance, les médecins d’hier étaient plutôt dirigistes. La discussion et la personnalisation de la thérapie se sont surtout développées suite aux travaux de M. Erickson.
Milton Erickson et les thérapies brèves :
L’hypnose moderne doit beaucoup à Milton Erickson. Ce psychiatre américain a révolutionné sa discipline en inventant de nouvelles techniques, notamment des thérapies plus brèves (une ou deux séances), qui consistent à contourner les résistances de l’inconscient pour parvenir au résultat souhaité. L’histoire d’Erickson est digne des plus grandes épopées hollywoodiennes et force le respect.
Au départ, on peut dire que le petit Milton n’a pas franchement été gâté par la nature : il est dyslexique et daltonien. Qui plus est, à 17 ans, il contracte la poliomyélite, une grave affection qui peut laisser handicapé à vie. Milton Erickson est d’abord donné mourant puis, après une période de coma, reste paralysé. Personne ne pense qu’il remarchera un jour. C’est alors que l’adolescent découvre le pouvoir de l’auto-suggestion. Il parvient ainsi petit à petit à force d’entrainement, à faire bouger ses muscles. En l’espace de quelques mois, il recouvre toutes ses facultés motrices.
Devenu médecin puis psychiatre, Milton Erickson va continuer d’exploiter cette puissance de l’inconscient et de l’auto-suggestion. Il est à l’origine de nombreuses théories et techniques qui régissent aujourd’hui une bonne partie de l’hypnothérapie moderne.
D’autres médecins et psychothérapeutes bien connus ont utilisé l’hypnose sur leurs patients. Ainsi, le célèbre Sigmund Freud s’en servait pour faire revivre des souvenirs enfouis chez ses patients. Vous connaissez également probablement le Nancéen Emile Coué. La fameuse méthode Coué, c’est lui !
Dans quel cas l’hypnose est elle préconisée ?
De plus en plus utilisée en médecine, et en psychothérapie, l’hypnose a montré son efficacité pour lutter contre la douleur, se libérer de certaines dépendances ou mauvaises habitudes (le tabac, le grignotage…), l’anxiété, les troubles de la sexualité et les phobies.
Le recours à l’hypnothérapie peut ainsi être indiqué dans bon nombre de situations. Voici un petit éventail des pathologies les plus souvent traitées grâce à cette technique :
Arrêter de fumer : C’est l’une des indications les plus usitées. Attention, il n’y a là rien de miraculeux. La clé de la réussite est avant tout la motivation inconsciente du patient. En effet, « vouloir arrêter » ne permet pas d’arrêter de fumer car ce comportement est avant tout une « mauvaise habitude », un automatisme qui est par nature incontrôlable par la volonté.
Perdre de poids : lorsque les régimes ne fonctionnent plus ou bien lorsque les comportements alimentaires deviennent déviants, l’hypnose peut vous aider à retrouver un équilibre.
Retrouver le sommeil : Le thérapeute peut vous aider à vous débarrasser de vos insomnies.
L’hypnothérapie obtient également de bons résultats dans la lutte contre l’anxiété d’une manière générale. Avec tous les petits maux qui y sont liés de près ou de loin : ongles rongés, bégaiement, stress, crises d’angoisse, troubles obsessionnels compulsifs, etc.
L’hypnothérapie obtient également des résultats dans le traitement des diverses phobies (peur du dentiste, des araignées, de prendre l’avion, de conduire …)
L’hypnose est également utilisée pour calmer des maux physiques, au premier rang desquels la douleur, notamment lorsqu’elle est chronique. Attention ! Evidement avant de consulter un hypnothérapeute pour ôter la douleur, il vous faut absolument voir un médecin, afin de déterminer si l’origine de votre douleur est biologique et dans ce cas, la soigner par un traitement médical. C’est seulement à ce moment-là, si le traitement ne suffit pas à calmer votre souffrance, que vous pouvez envisager l’option de l’hypnothérapie. Le thérapeute va alors vous aider à vous détendre et à ne plus vous laisser envahir par vos sensations douloureuses.
Beaucoup de pathologies plus ou moins liées au stress trouvent également un certain soulagement avec cette thérapie : eczéma, psoriasis, hypertension, bruxisme, troubles intestinaux… Encore une fois, consultez votre médecin traitant avant toute chose.
Enfin, certains patients qui doivent se faire opérer font appel à l’hypnothérapie en tant qu’anesthésie. C’est d’ailleurs le cas dans plusieurs grands hôpitaux français.
Y a-t-il un danger à se faire hypnotiser ?
Auréolée d’un certain mystère, l’hypnose évoque à tort une sorte de pouvoir occulte de celui qui l’utilise. Ne vous inquiétez pas, son influence sur votre inconscient n’est pas toute puissante. Il y a des « sécurités », des défenses psychiques naturelles dans votre cerveau qui vous empêchent de faire quoi que ce soit de contraire à vos valeurs. Ainsi, si vous vous mettez à faire un strip-tease commandé par un hypnotiseur de foire, ce n’est pas qu’il vous contrôle, mais plutôt que vous possédez quelques pulsions exhibitionnistes !