Les Thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont issues de la recherche scientifique. Elles se fondent sur le constat qu’il existe un lien étroit entre les pensées, les émotions et les comportements.
Les Thérapies cognitivo-comportementales (TCC) ont pour spécificité de prendre en charge le patient dans l’ici et maintenant de manière ciblée et structurée, pour s’attaquer concrètement aux difficultés qu’il rencontre. Thérapeute et patient cherchent alors à identifier puis à corriger les idées et les comportements inadaptés qui génèrent -souvent de manière répétée- des conséquences néfastes pour le patient, que ce soit sur le plan personnel, relationnel ou professionnel.
La méthode TCC, dont les origines se trouvent dans la recherche et la rigueur scientifique, se prête assez facilement à des mesures d’efficacité et de résultats. Ces mesures font intégralement parti du processus thérapeutique, permettant au patient de vérifier par lui-même ses progrès. En France, le rapport de l’INSERM* de 2004 concernant l’efficacité des psychothérapies a ainsi conclu à l’efficacité des thérapies cognitivo-comportementales (TCC) dans 15 cas cliniques sur les 16 cas évalués.
* L’INSERM (institut national de la santé et de la recherche médicale), est spécialisé dans la recherche médicale.
Les origines scientifiques des thérapies cognitivo-comportementales (TCC)
Ce courant est issu de la méthode expérimentale. Son origine est anglo-saxonne.
En résumé, cette méthode novatrice est :
- Une méthode collaborative : Le patient apporte son vécu, son désir de changement, ses perceptions, ses expériences de vie ; le thérapeute apporte son écoute, son expérience professionnelle, son recul et ses outils thérapeutiques.
- Une méthode ciblée : Patient et thérapeute travaillent ensemble à résoudre une difficulté spécifique, définie ensemble au préalable.
- Une méthode active : Les expériences du patient ne sont pas seulement entendues mais surtout travaillées en séance (et entre les séances, grâce aux exercices), afin de lui permettre d’avancer plus vite et plus efficacement.
- Une méthode pragmatique : Nous travaillons en mettant l’accent sur l’amélioration des difficultés ressentie plutôt que sur leurs origines.
Comment se déroule une thérapie cognitivo-comportementale ?
Le thérapeute se place dans une vision très pragmatique : il accompagne le patient dans l’identification des fonctionnements internes (pensée ; émotion ; comportement) qui sont pour lui source de souffrance. En aidant le patient à prendre conscience de ses schémas cognitifs pathogènes (anxiogènes ou dépressogènes) et de ses croyances inadaptées (autour desquels s’organise sa problématique), le thérapeute l’oriente vers l’amélioration des concepts irrationnels qui induisent en erreur sa vision de la réalité.
L’objectif des interventions ciblées est d’aider le patient en souffrance à retrouver au plus vite confiance et autonomie. C’est pourquoi lors des séances, le psychologue est amené à lui présenter des outils concrets qui vont lui permettre de prendre de la distance vis à vis de ces comportements problématiques, de revoir ses croyances et de vivre de nouvelles expériences plus satisfaisantes.
La motivation et l’implication du patient dans sa propre thérapie sont primordiales pour obtenir rapidement des résultats positifs. C’est d’ailleurs en demandant la réalisation d’exercices entre les séances que le professionnel obtient ces résultats rapides. Les exercices proposés permettent en effet au patient d’expérimenter de nouveaux comportements, de gérer au mieux ses émotions et d’assimiler (tant au niveau psychique que sensoriel) les techniques apprises en séance, avec le soutien bienveillant de son thérapeute.
En quoi les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont-elles particulièrement efficaces sur les cas de troubles anxieux, de troubles dépressifs et pour la gestion du stress ?
De nombreuses études attestent de leur efficacité à court, moyen et long terme. On parle aujourd’hui de TCC 3ième vague ou TCCE (thérapie cognitivo-comportementale émotionnelle). L’efficacité des TCCE est particulièrement reconnue dans le traitement du stress, des troubles anxieux, des troubles dépressifs, des stress post-traumatiques, des attaques de panique, de l’insomnie, des difficultés relationnelles, des phobies, des troubles du comportement, …
Cette approche reprend les fondamentaux des thérapies cognitivo-comportementales (TCC) en s’enrichissant d’un travail plus soutenu sur la dimension émotionnelle du trouble. C’est cette nouvelle approche qui offre des techniques particulièrement efficaces dans la prise en charge du stress et de l’anxiété car elle permet d’obtenir un changement à 2 niveaux :
Sur les FACTEURS de stress : En agissant sur l’environnement et en modifiant la perception des facteurs de stress.
Sur la RÉACTION au stress : En favorisant le contrôle de la réaction physique, émotionnelle et comportementale. Ainsi, les techniques utilisées lors des séances ont soit un point de départ corporel (relaxation musculaire progressive et par suggestion, contrôle respiratoire, respiration dynamique) ; soit un point de départ psychique (mindfullness, visualisation). En confrontant le patient à des exercices répétés, cela permet de produire chez lui une habituation qui conduira dans un second temps à une diminution progressive de sa réponse émotionnelle aux stimuli « stress ».
Ces techniques de relaxation profonde s’inspirent des plus grandes méthodes de relaxation élaborées par Shultz, Jacobson, mais aussi des travaux plus récents de J. Kabat Zinn*.
En expérimentant les différentes techniques proposées, le patient prendra conscience qu’il est très souvent parasité par des pensées négatives, des sentiments et des sensations corporelles désagréables. Notre travail thérapeutique régulier vise à le faire sortir de son « pilotage automatique », lui permettre de mieux gérer ses émotions et se libérer de ses tensions internes, afin de retrouver un meilleur équilibre intérieur et un « mieux vivre ».
*: J. Kabat Zinn est professeur en médecine, fondateur et directeur de la 1ère clinique du stress dans le Massachussets. C’est lui qui a créé la Mindfullness (pleine conscience), ce terme signifie : « diriger son attention de manière délibérée, au moment voulu et sans jugement de valeur ».
Petit test simple, pour mesurer votre niveau d’anxiété
Répondez (1 ; 2 ; ou 3) aux questions suivantes afin de vous auto-évaluer.
- Je me sens tendu ou énervé
- J’ai une sensation de peur comme si quelque chose d’horrible allait m’arriver
- Je me fais du souci
- Je peux rester tranquillement assis à ne rien faire et me sentir décontracté
- J’éprouve des sensations de peur et j’ai l’estomac noué
- J’ai la bougeotte et n’arrive pas à tenir en place
- J’éprouve des sensations soudaines de panique
(Un score supérieur à 10 correspond à une anxiété marquée, pouvant induire des symptômes)
Source : HAD (Hospital Anxiety and Depression Scale) de Zigmond et Snaith (1983).